La semaine de 4 jours : une contrainte en plus pour les services RH ?

close up of calendar and clock on the table, planning for business meeting or travel planning concept

Depuis la crise Covid, le monde du travail a connu de profondes mutations, entrainant de nouvelles façons de travailler avec notamment l’apparition de la semaine de 4 jours.

Une tendance de plus en plus plébiscitée par les salariés concerne la semaine de 4 jours. Quelles sont les problématiques et les solutions à prendre en compte dans la gestion des ressources humaines ? Et quels sont les impacts de ce nouveau mode de fonctionnement au sein d’une entreprise ?

Une nouvelle tendance au travail qui fait des adeptes en France et en Europe

Si la France est encore timide avec seulement 2,4% des Français, selon une étude DARES, soit près de 600 000 personnes travaillant 4 jours par semaine, de nombreux pays européens n’ont pas hésité à encourager les entreprises à prendre le pas vis-à-vis de cette organisation du temps de travail.

En Belgique, le Premier ministre a annoncé il y a peu un projet de réforme de travail, ouvrant la possibilité aux salariés qui le souhaitent de passer à 4 jours de travail par semaine, compensé par des journées de travail plus longues. En Islande, en Espagne, au Royaume-Uni ou encore en Allemagne, d’autres expérimentations de semaines à 4 jours ont été menées ou sont en cours, avec différentes modalités. Pourquoi la France est-elle alors encore au stade d’approbation du « Travailler moins pour vivre mieux » ?

Ce qui change concrètement pour les services RH

Selon l’Indice Mondial de Complexité de la Paie, réalisé par Alight, le système de paie français est l’un des plus difficiles à appréhender. Évolution constante de la réglementation, mise à jour des conventions collectives, déclarations sociales, gestion des congés payés, absences des salariés… La gestion de la paie est une tâche particulièrement chronophage. Cette nouvelle méthode de travail va donc impliquer de personnaliser les fiches de paie, au cas par cas. Chaque salarié doit aménager son emploi du temps en fonction de ses besoins et des missions de l’entreprise.

Cette réduction du temps de travail oblige donc l’entreprise à revoir une partie de son organisation, ce qui n’est pas à la portée de tous. Chaque entreprise a des besoins et des impératifs bien spécifiques, que ce soit pour les entreprises multinationales, qui n’ont pas les mêmes réglementations ou pour les petites entreprises, qui ne peuvent pas se permettre une telle décision en termes de coût salarial. De plus, le contrat de 32 heures n’existant pas en France, il est nécessaire d’adapter le contrat à temps partiel en augmentant le taux horaire, sans baisse de salaire.

Un nouveau paradigme pour les services RH

Si les services RH peuvent être réticents face à ce changement, selon une étude Citrix, 84% des Français choisiraient volontiers la semaine de 4 jours si on la leur proposait. Un chiffre important quand on sait que de plus en plus d’entreprises relatent des difficultés pour recruter. La flexibilité devenant prioritaire pour les salariés, les candidats sont de plus en plus sélectifs concernant leurs conditions de travail. Des outils et plateformes comme Glassdoor, proposant des informations et des avis sur les entreprises fleurissent et deviennent une base de données précieuse pour les chercheurs d’emplois, en quête d’un poste répondant à leurs critères et d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Les actions du service RH sont cruciales pour gagner la confiance et favoriser l’autonomie des équipes, car elles reflètent l’intérêt des dirigeants concernant le bien-être de leurs salariés. Pour attirer et fidéliser ses collaborateurs, les services RH des entreprises doivent prendre en compte les nouvelles attentes des candidats en proposant des offres avec des avantages plus compétitifs et attractifs, quitte à parfois repenser l’organisation interne et investir dans de nouvelles solutions. Ces efforts mis en place, gages de confiance et de responsabilisation, seront forcément vus, appréciés et remerciés par les collaborateurs qui s’investiront en retour. En reprenant l’exemple de la semaine de 4 jours, les entreprises l’ayant adopté ont confirmé une diminution du taux d’absentéisme et une augmentation de la productivité. Un atout de taille pour concilier bien-être au travail et croissance de l’entreprise.

Si la semaine de 4 jours peut apporter nombre d’avantages aux salariés et à l’entreprise, les services RH doivent se tenir prêts à bouleverser leurs modes de fonctionnement pour devenir plus employee-centric. L’enjeu pour les entreprises sera donc de trouver le juste équilibre entre la transformation digitale des ressources humaines, l’accompagnement au changement et l’expérience collaborateur.

Source de l’article : www.journaldunet.com
Lire l’article sur le site : www.journaldunet.com