Classement 2022 : quelles entreprises attirent le plus les jeunes cadres ?

actu-lefigaro-luxe

Quand le luxe apparaît en tête du classement Universum pour ses salaires attractifs et l’image qu’il véhicule, d’autres secteurs comme l’agroalimentaire n’ont plus vraiment la cote.

Nouvelles attentes salariales, sécurité de l’emploi, flexibilité et équilibre de vie, telles semblent être les conditions qu’imposent aujourd’hui les jeunes cadres aux recruteurs, au lendemain d’une crise sanitaire qui a bouleversé les habitudes de travail. Face à ces nouvelles attentes, certains secteurs tirent leur épingle du jeu pour devenir les favoris de ces salariés très demandés. La nouvelle étude 2022 de l’institut Universum (*) propose un classement des employeurs favoris des jeunes cadres en France pour l’année 2022. Quand le luxe apparaît en tête du classement pour ses salaires attractifs et l’image qu’il véhicule, d’autres secteurs comme l’agroalimentaire n’ont plus vraiment la cote.

Le luxe et l’aéronautique au top

«En comparaison avec 2021, en termes de progression, ce sont les marques de luxe et de l’aéronautique qui sont les grandes gagnantes de ce classement», commence Aurélie Robertet, directrice de Universum France-Benelux. Avec 20% de cadres recrutés en plus par rapport à 2021, la sortie de crise est incontestablement favorable aux grands groupes de luxe, dont les nombreux postes en management ont particulièrement la cote chez les diplômés d’études de commerce. Ainsi, LVMH, Hermès et L’Oreal n’ont aucun mal à occuper le top 5 du classement -composé de 100 entreprises- aux côtés de Google et Decathlon, tandis que Chanel occupe la sixième place. Autres grands gagnants, les secteurs de l’audit et du conseil, dont la dimension financière ne fait plus aucun doute chez les jeunes cadres diplômés d’écoles de commerce.

D’autres entreprises se relèvent progressivement de deux années difficiles liées à la crise et attirent de nouveau les cadres. Air France ou encore Club Med poursuivent leur remontée avec six places de gagnées par rapport à 2021, pour respectivement occuper les 8ème et 10ème places. Les ingénieurs, eux, restent fidèles au secteur de l’aéronautique. Même si le secteur a plongé pendant la crise, celui-ci ne semble plus être boudé par les jeunes cadres issus d’écoles d’ingénieurs, pour qui Airbus, Thales et Dassault Aviation (**) figurent parmi le top 5 de leurs entreprises favorites.

Certains secteurs pâtissent en revanche d’une attractivité en berne due à la crise sanitaire mais aussi à la guerre en Ukraine. C’est par exemple le cas de l’agroalimentaire, un secteur déjà en crise depuis plusieurs années qui tente d’attirer ces jeunes cadres, dont les attentes ont changé. Les postes de marketing sont souvent boudés. «Le produit autour de l’agroalimentaire est beaucoup décrié, tandis que la tech fait davantage rêver avec ses produits innovants et créatifs. En plus, l’agroalimentaire n’est pas un secteur particulièrement associé à des packages de rémunération intéressants qui restent le principal critère de choix des cadres», précise Aurélie Robertet. Un secteur en difficulté donc, qui aurait recruté 10% de cadres en moins cette année par rapport à 2021. L’énergie décroche elle aussi, très touchée par la guerre en Ukraine qui n’attire plus les salariés.

Des attentes transformées

La manière dont les entreprises parviennent à attirer les jeunes cadres est majoritairement influencée par les nouvelles attentes de ces derniers. Selon l’étude, le salaire compétitif reste, depuis 2019, le premier critère lors du choix d’un nouvel employeur. Packages de rémunération, perspective de carrière au sein de l’entreprise, prestige, ces critères ont nettement pris le dessus par rapport à l’année 2021. «Dans une période de reprise, le candidat est en position de force et donc plus exigeant», précise Aurélie Robertet. Pour répondre à ces demandes, les grands groupes font figure de grands favoris. «Ils véhiculent une image de stabilité, une référence professionnelle ainsi qu’un prestige, que l’on peut valoriser sur un CV», ajoute-t-elle. En termes d’expatriation, de carrière à l’étranger, les grands groupes sont également plus à même de proposer ces opportunités.

Au-delà de la rémunération, l’étude note que les cadres cherchent aussi à évoluer dans un environnement agréable et flexible qui leur offrira un bon équilibre de vie. Au lendemain de la crise sanitaire qui a mis en avant le recours au télétravail, ils sont de fait nombreux à exiger un cadre de travail adapté, ce que les plus petites entreprises sont plus à même d’accepter. «Les PME sont globalement perçues comme étant plus engagées, offrant plus de variétés de missions et véhiculant une meilleure image en termes d’équilibre de vie. Elles attirent sur ces aspects-là», conclut Aurélie Robertet.

*Pour réaliser cette étude, Universum a collecté les données de 9994 cadres d’une moyenne d’âge de 30 ans entre octobre 2021 et mai 2022. 4162 répondants sont issus d’écoles de commerce, 4423 d’écoles d’ingénieurs et 1378 d’autres filières. Dans son questionnaire, Universum demande au répondant de citer parmi une liste les entreprises qu’il connaît, celles pour lesquelles il pourrait travailler et celles pour lesquelles il compte postuler.

(**) Le groupe Dassault est propriétaire du Figaro

Source de l’article : LeFigaro / Décideurs
Lire l’article sur le site : www.lefigaro.fr/decideurs